Un passé douloureux ---> Bella :)

'' Everyday I sit here waiting
Everyday just seems so long
And now I've had enough of all the hating
Do we even care, it's so unfair
Any day it'll all be over
Everyday there's nothing new
And now I just try to find some hope
To try and hold onto
But it starts again
It'll never end ''

Eve était assise à son bureau, ses traits étaient tirés. Depuis plusieurs jours, ils avaient plus de travail que la normale. Ils recherchaient encore des enfants disparus, des photos étaient éparpillées et des dossiers devaient être classés. Ses mains tremblaient de nervosité et de fatigue.

Elle attrapa du bout des doigts la tasse de porcelaine blanche, qu'elle échappa. Le contenu, comme au ralentit devant ses yeux vint se renverser sur le coin du bureau, trempant son contenu, se versant sur le plancher avec les morceaux brisés de ce qui restait du contenant.

Sa main se porta à son front, un soupir franchit ses lèvres. Un bâillement les franchit ensuite. Elle ouvrit les yeux qu'elle avait fermés pour mieux reprendre ses esprits. Elle dardait son regard azur sur la fenêtre que martelait sauvagement la pluie.

Le liquide brun se répandait sur son bureau réclama son attention lorsqu'il se mit à dégoutter sur son jeans délavé. D'un juron elle se redressa rapidement, manquant de renverser plusieurs dossiers qui étaient maintenu en équilibre sur le bureau trop plein. Elle s'empara d'un rouleau de papier brun et épongea de plusieurs feuilles son bureau. Tout était tâché. Elle empila les dossiers à faire sécher en une pile instable sur le coin sec et ses doigts glissèrent sur un cadre en bois qui avait été recouvert.

Ses traits se crispèrent immédiatement, ses doigts se refermèrent sur l'objet. Tout son être semblait être immobile, son coeur se serra dans sa poitrine. Sans retourner l'objet, elle le fit glisser jusqu'à la corbeille en papier où il tomba avec un bruit de métal sonore.

Il y avait maintenant un an et demi, quelques mois en plus où en moins, il était partis sans lui donner la moindre explication. Il avait laissé un mot, Pardon, sur l'oreillée. Une rose ornait la taie blanche. Elle ne se souvenait plus de tout ce qu'elle avait brisé ce jour là, sûrement tout ce qui avait été a porter de main. La maison avait été silencieuse plusieurs semaines. Le docteur Cullen avait du se déplacer pour finalement se faire claquer la porte au nez par la belle Eve. Elle ne voulait pas d'aide, elle ne voulait voir personne, elle voulait la paix.

« Je n'ai rien, laissé moi, j'ai besoin d'être seule avec ce qui reste de moi... » Son ton avait été incertain, confus, sans émotions.

Et plus rien, ils étaient partis sans poser de question, le coeur avait besoin de temps pour pouvoir cicatriser. Le temps, combien de temps lui fallait-il.

« C'est assez... je dois dormir. » murmura-t-elle doucement.

Elle rangea le bureau, bien que personne n'auraient pu voir le changement entre avant et après. Elle souleva son porte document et après avoir attrapé ses clés et son portable elle s'en alla vers la sortie. Elle heurta une magnifique jeune fille en ouvrant la porte, Bella Swan. Se confondant en excuse, ramassant tout ses papiers qui s'étaient tous éparpiller sur le sol après la colision. Cette jeune femme était pourtant aussi frêle qu'Eve, mais aussi solide qu'un mur... et si froide.

« Bella... » fit doucement Eve en forçant un sourire sur son visage marqué de fatigue. « Je suis désolée, je ne t'avais pas vu, ton père est partit quelques minutes auparavant... Comment va la famille Cullen, il y a longtemps... » ajouta-t-elle sans convictions.

Les jours passent et mon bébé grandit toujours à vue d'œil. Je déteste la garder loin de moi, c'est terrible. Je ne veux pas perdre le peu de temps que j'ai pour la voir grandir ! Les mères normales se disent que leurs enfants grandissent trop vite. Si elles étaient à ma place, que diraient-elles ? De plus, nous ne pouvons pas nous montrer en ville avec Nessie. Cela paraît trop étrange... Elle grandit vraiment vite... Mais pour l'heure, j'ai du la quitter pour aller voir Carlisle. Edward est restée avec elle. Il lui fait la classe avec Esmée. Elle apprend à lire, vous rendez-vous compte ? Elle n'est pas née depuis un an qu'elle apprend déjà ce genre de choses... Et vous voulez que je sois sereine ? Je ne le peux pas. C'est impossible. Enfin bref.
Je suis allée voir Carlisle à l'hôpital. J'ai du attendre une heure à cause d'une opération urgente qu'il lui a fallu pratiquer au dernier moment. Mais lorsqu'il a eut fini, il s'est précipité pour me voir.
- Bella, désolé de t'avoir fait attendre.
- Ce n'est rien, Carlisle. Que se passe-t-il ?
- Charlie m'a demandé de faire l'autopsie d'un corps pour lui, comme le légiste n'avait rien trouvé. Je l'ai faite, et j'ai découvert des choses étranges que l'humain n'a pas vues. Il faudrait rapidement lui mener le rapport. Comme je suis de garde jusqu'à demain matin, j'aimerai que tu le fasses pour moi ! Cela fera aussi plaisir à Charlie de te voir un peu !
- OK.
- Merci Bella !
Il me remet le dossier et repart en salle de consultation. Je me demande ou est Charlie... J'espère qu'il est au poste, cela m'évitera d'avoir à faire le chemin jusqu'à sa maison. D'ailleurs, ce serait bien qu'il ne soit pas à la Push puisque je ne suis pas censée m'y rendre.

Je me dirige alors, roulant à vive allure dans l'obscurité, vers le commissariat de Forks. Il pleut, comme toujours d'ailleurs. La voiture de Charlie est garée devant le commissariat. Il ne doit pas avoir encore fini son boulot... Il m'a dit qu'ils avaient plus de travail que d'habitude ses derniers temps. D'autres voitures sont garées sur le parking. Je gare la mienne adroitement et en quitte l'habitacle, le dossier dans les mains. Le bas de mon jean trempe dans l'eau lorsque je pose les pieds sur le sol trempé. C'est Alice qui va m'en vouloir ! Tant pis. La prochaine fois qu'il lui viendra l'envie de m'offrir un jean, elle en choisira un plus court. Je m'avance sans faire attention vers l'entrée du poste. Comme je suis préoccupée par la pensée de me faire réprimander par ma belle-soeur, je ne sens pas arriver une femme qui me percute de ce fait. Elle fait tomber tous les papiers qu'elle tenait et se confond en excuses. Il s'agit d'Evane. J'affiche un sourire amical et l'aide à rassembler ses documents.

« Bella... Je suis désolée, je ne t'avais pas vue, ton père est parti quelques minutes auparavant... Comment va la famille Cullen, il y a longtemps... »

Oh ! Sa voix est fatiguée, ses traits sont tirés comme si elle n'avait pas pris de repos depuis des jours entiers. Je la fixe quelques instants.

- Ce n'est rien, je n'ai pas fait attention non plus ! La famille Cullen se porte à merveille, comme toujours. C'est d'ailleurs Carlisle qui m'envoie. Tu es sûre que Charlie est bien parti ? Parce que sa voiture est encore sur le parking... Tu ne saurais pas où il a pu aller, par hasard ? Je dois lui donner le rapport d'une autopsie que Carlisle a réalisé. Apparemment, c'est assez urgent.

Je désigne le porte-document que je tiens dans mes mains. Evane a vraiment l'air éreintée... Je ne devrais peut-être pas la retenir...

- Tu as l'air épuisée, Evane. Charlie te fait beaucoup trop travailler !

Evane observe Bella, confuse et distraite, elle ne se rend pas compte qu'elle est restée quelques instant abasourdie, immobile avec ce sourire forcé sur son visage pâle. Elle rit doucement. Elle aide Bella à ramasser les feuilles qui se sont éparpillées.

« Entre Bella, le temps se fait capricieux, frais. » Dit-elle en invitant la jeune femme à entrer quelques instants.

Eve se redresse lentement, elle tend la main pour prendre les feuilles que Bella a ramassées et prend le document du docteur Cullen en même temps.

- Ce n'est rien, je n'ai pas fait attention non plus ! La famille Cullen se porte à merveille, comme toujours. C'est d'ailleurs Carlisle qui m'envoie. Tu es sûre que Charlie est bien parti ? Parce que sa voiture est encore sur le parking... Tu ne saurais pas où il a pu aller, par hasard ? Je dois lui donner le rapport d'une autopsie que Carlisle a réalisé. Apparemment, c'est assez urgent.

Elle ouvre le dossier, feuillète les quelques photos qu'a prise Carlisle et lis en diagonale le rapport.

« Oui, Billy Black est venu chercher Charlie il y a quelques instants, avec son fils... » Ajoute-t-elle rapidement. « Je vois... je vais faire mon possible.» Fait-elle en se dirigeant vers le bureau de la réception.

Elle en sort quelques papiers, de plusieurs couleurs, signe les premiers et le rapport que lui a rapporté Bella. Un bâillement fait son chemin à travers ses lèvres qu'elle couvre d'une main. Elle se retourne vers Bella, papiers en main sur un livre pour rendre son écriture plus aisée. Elle s'assoit sur le coin du bureau.

- Tu as l'air épuisée, Evane. Charlie te fait beaucoup trop travailler !

« Oh, non ce n'est pas le travail qui m'épuise Bella, je dors très peu ces temps-ci, de toutes manière le crime ne dort jamais. » Elle sourit doucement.

Une blague, voilà qui était nouveau. Elle dépose un papier remplit sur le bureau en apposant un post-it jaune à l'intention de Charlie. Elle attrape le dossier, joue machinalement avec les rebords de celui-ci et lève la tête vers Bella.

« Alors... comme tu restes si près de la frontière... j'imagine que tu dois voir de temps en temps les Quileutes... » Ajoute-t-elle distraitement. « Ils vont bien ?» Fait-elle doucement.

Bien sur, par ils, elle voulait bien entendu avoir des nouvelles de Paul. Elle avait cru l'entrevoir il y a quelques jours aux falaises avec Sam et Quil. Mais les indiens se ressemblent tous. Non Paul... ne ressemble à personne.

Une photo glisse du document, se retrouve sur le sol. Elle se penche pour la ramasser du bout des doigts. Curieusement, son regard s'attarde sur les détails.

« Bon sens... quel genre de créature peut lacérer la chaire de cette façon... » Murmure-t-elle.

Elle replace la photo dans le dossier, disons que son café semblait vouloir remonter des limbes. Pourtant l'image reste ancrée dans sa mémoire. Une autre nuit à mal dormir.

« Cet endroit est peuplé de mystères! » Ajoute-t-elle en souriant franchement.

« Entre Bella, le temps se fait capricieux, frais. »

Elle m'invite à entrer, préoccupée par la fraîcheur du temps. J'ai encore du mal à faire attention à ce genre de choses. Pour moi, qu'il neige ou qu'un soleil de plomb tape, c'est la même chose. Je ne ressens plus les variations de température. C'est pour cette raison qu'Edward vérifie toujours que je ne sorte pas en débardeur alors qu'il fait un temps à rester coucher. Cela me viendra avec le temps... J'entre dans le commissariat, les feuilles d'Evane et mon porte-document sous le bras.

- Merci !

Je tends à Evane ses feuilles ainsi que les documents de Carlisle. Immédiatement, l'adjointe feuillette le nouveau document. Je le parcours par-dessus son épaule. Un frisson fictif me parcourt. Qu'est-ce qui a bien pu faire autant de dégâts ? Ce n'est pas l'un des nôtres, c'est certain. Alors qu'est-ce ? Il va falloir que nous ayons une conversation sérieuse avec Carlisle en rentrant... Il y a trop de mystères, j'en deviens paranoïaque !

« Oui, Billy Black est venu chercher Charlie il y a quelques instants, avec son fils... »

Bien entendu... Au moins, il est en sécurité avec Jake. Les autres Quileute le protègeront si quelque chose arrive à la réserve... Enfin c'est dommage, j'aurai quand même aimé le voir un peu... Tant pis.

« Je vois... je vais faire mon possible. »

Cela dit, Evane se dirige vers le bureau de la réception. Elle appose sa signature sur plusieurs documents et baille. Vraiment, il faut que je parle à Charlie. Elle ne tiendra pas longtemps à ce rythme-là. Elle a beau être résistante, elle n'en est pas moins humaine. Et les humains ne restent pas longtemps en bonne santé s'ils ne dorment pas ou peu. Je l'observe, mimant la respiration humaine. Elle se retourne vers moi et s'assoit sur le bord du bureau. Alors que je lui avoue mes inquiétudes quant à son état de fatigue, elle dément mes allégations.

« Oh, non ce n'est pas le travail qui m'épuise Bella, je dors très peu ces temps-ci, de toutes manière le crime ne dort jamais. »

Evane sourit faiblement. Je soupire doucement. Quelque chose ne doit pas tourner rond pour elle. Je devrais l'interroger un peu, savoir si je peux faire quelque chose pour elle, bien que nous ne nous connaissions que peu.

- Le crime ne dort jamais, mais pour le combattre efficacement, tu as besoin de toutes tes facultés. Si je peux faire quelque chose pour toi, n'hésite pas à me le faire savoir.

Ma voix chantante tinte doucement dans la salle. J'aime ce son... c'est étrange de dire cela, mais c'est vrai. Qui aurait cru qu'un jour je penserai cela ? Evane termine le remplissage de sa paperasse et triture le coin du dossier. Quelque chose la tracasse, c'est évident. Distraitement, comme si de rien n'était, elle m'interroge.

« Alors... comme tu restes si près de la frontière... j'imagine que tu dois voir de temps en temps les Quileutes... Ils vont bien ?»

Je me raidis un bref instant lorsqu'elle emploie le mot frontière avant de me ressaisir. Elle ne parle pas de la frontière de notre Traité, c'est logique. Il faut que j'apprenne à me détendre !

- Oh ! Les seuls Quileutes que je côtoie sont Jacob Black, Seth et Leah Clearwater. Je peux t'assurer qu'eux se portent bien. Je sais aussi que Paul passe toujours son temps chez Billy même quand Rachel n'est pas là. Et pour les autres, je suppose que tout va bien, sinon j'en aurai entendu parler. Jacob passe le plus clair de son temps libre chez moi.

Je médite quelques instants sur mes paroles. C'est vraiment dommage qu'ils ne soient pas capables de m'accepter, comme avant. De « fille à vampire », je suis devenue vampire. Cela ne change rien à l'affection que j'ai pour eux. Je m'étais attachée... Enfin cela n'arrivera plus. De toute manière, je suis destinée à voir les êtres que j'aime disparaître sans que la moindre ride ne se glisse sur mon visage de marbre.
Le bruit du papier glacé heurtant le carrelage me tire de mes rêveries. Je jette un œil sur l'image et une fois de plus, une question me hante. C'est néanmoins Evane qui la pose à voix haute en glissant l'image à sa place.

« Bon sens... quel genre de créature peut lacérer la chaire de cette façon... »

Je réfléchis quelques instants. J'aimerai lui répondre que j'ai la solution. J'aimerai pouvoir dire que je serai capable de protéger les miens, mais ce serait un mensonge.

- Je l'ignore. Je l'ignore...

C'est un murmure qui s'échappe de mes lèvres rouges. Les Chasseurs que j'ai rencontré... Sont-ils capables de faire une telle chose ? J'en doute... Selon Carlisle, ils doivent protéger l'humanité. Et pourtant... Sam a bien défiguré Emily sur un coup de colère...

« Cet endroit est peuplé de mystères! »

Un sourire franc éclaire les traits tirés d'Evane. Je lui rends son sourire mais je ne suis pas capable de mettre autant de sincérité dans le mien qu'elle dans le sien.

- Je crois que nous n'imaginons pas l'étendue de tous ces mystères...

Et c'est vrai... Nous ignorons les mythes qui existent en réalité.